Parlons-en (1) – N-VA et MR se moquent de nous

Sous ce titre, Francis Biesmans tiendra une rubrique hebdomadaire qui traitera de divers sujets: politiques, économiques, sociétaux, écologiques ou autres. Sans langue de bois, avec un brin de polémique aussi, mais en fournissant une argumentation étayée sur base de la ligne développée par Wallonie insoumise.
Voici le premier numéro de « Parlons-en !
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N-VA et MR se moquent de nous

Ainsi donc, un désaccord, profond paraît-il, aurait surgi au sein de l’actuel gouvernement fédéral, pourtant dominé – le mot est faible ! – par la N-VA et Bart De Wever.

Un pacte sur les migrations

En cause, le pacte sur les migrations de l’ONU. Michel, par ailleurs toujours soucieux de plaire à la N-VA, avait en effet déclaré en septembre dernier à la tribune des Nations unies, que la Belgique l’approuverait. Ce qui ne fut pas du goût du très droitier Théo Francken qui est, lui, sur les positions du Vlaams Belang. Il vient d’ailleurs de manger le morceau en affirmant clairement dans une formule absolument révélatrice : « Je suis (ce qu’écrit) le Vlaams Belang en matière de migration ». On ne pourrait mieux dire !
Et donc, dans le landernau politique et journalistique, on s’est mis à parler de crise imminente, voire d’élections anticipées – excusez du peu.

Au-delà des apparences

Première question : que contient ce pacte qui, semble-t-il, divise le gouvernement belgo-flamand ? Rien de bien contraignant en définitive. Un catalogue de bonnes intentions morales, sans pénalités à la clef. Tout au plus pourrait-on lui reprocher de ne pas distinguer suffisamment immigrations légales et illégales, même si le texte affirme vouloir réduire « l’impact négatif de la migration illégale ». Toutefois, il y a quand même un point qui gêne la N-VA et Francken en particulier : le fait que le pacte refuse l’enfermement des mineurs. Ainsi insiste-t-il sur le droit des enfants « à une vie de famille et à une famille unie ». Pourtant, il devrait couler de source pour n’importe qui, mais pas pour Francken visiblement, qu’on n’emprisonne pas des enfants.
Deuxième question : pourquoi ce show médiatique entre N-VA et MR, ce dernier appuyé par les autres partis de la coalition dite « suédoise », mais en réalité essentiellement flamande ? La réponse à cette question nécessite un petit détour.

Déboires électoraux en arrière-fond

Un constat d’abord qui ne souffre pas la discussion : lors des dernières élections communales et provinciales, tant la N-VA que le MR ont perdu des plumes :
• d’un côté, le MR a réalisé un très mauvais score à Bruxelles et s’est tassé en Wallonie ; les « stratèges » du parti en ont déduit que dans la perspective des élections du 26 mai 2019, il fallait coûte que coûte que le MR se distanciât de la N-VA et cessât d’apparaître comme le « paillasson » du parti flamand.
• de l’autre, la N-VA a vu une partie de son électorat cédé aux sirènes de l’extrême-droite du Vlaams Belang. Si l’on revotait demain, ce dernier obtiendrait, en extrapolant le résultat des provinciales, 10 sièges au parlement fédéral contre 3 actuellement. Dès lors, quoi de plus naturel, si l’on ose dire, pour la N-VA que de tenter de récupérer cet électorat qui lui file entre les doigts.

Une mauvaise comédie

Qu’en conclure ? Tout simplement que la N-VA et le MR, chacun dans son registre, tente de sauver ce qui peut encore l’être. Et donc autant que les deux larrons se tirent dans les pattes concernant un pacte qui n’intéresse à peu près personne. Pour le reste, pas de crainte à avoir, ces deux-là restent copain cochon et s’ils le peuvent, ils s’acoquineront une nouvelle fois, après que les élections du 26 mai aient rendu leur verdict.
La meilleure chose est donc de les renvoyer électoralement au néant.

27 novembre, 2018

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