Parlons-en (2) – Chère électricité, chère Marghem

L’électricité est chère en Belgique. Très chère même. Plus chère en tout cas qu’en France, aux Pays-Bas, en Allemagne ou en Grande Bretagne. La possibilité de coupures de courant durant cet hiver n’a évidemment rien arrangé.

Pénurie d’électricité ?

Le 21 septembre dernier, Engie-Electrabel annonçait que Tihange 2 et Tihange 3 seraient indisponibles jusqu’en mars 2019. Pire encore ne devait fonctionner cet hiver qu’un seul réacteur sur les sept que compte la Belgique.

Immédiatement, les prix de gros ont bondi. Ainsi, le prix dit « livraison un jour plus tard » (day-ahead) est passé de 65 euros par Mwh en septembre à 120 euros le Mwh un mois plus tard.

Cette hausse des prix de gros s’est dans la foulée répercutée sur la facture des ménages et des PME. Selon une étude de la CREG (la Commission de Régulation de l’Électricité et du Gaz), le prix annuel d’un panier de représentatif de contrats fixes et variables a augmenté de 90 euros entre septembre et octobre de cette année.

Pour l’avenir proche, l’augmentation pourrait être beaucoup plus forte si des coupures d’électricité devaient se produire en janvier. On verra donc.

Et voici Marghem

On ne présente plus M-C Marghem, la ministre de l’énergie, mais aussi de l’environnement et du développement durable. Excusez du peu ! Ses gaffes et ses bourdes multiples ont défrayé l’actualité. Au train où vont les choses, elle pourra bientôt égaler celle qui l’a précédée, Jacqueline Galant.

Or donc, notre ministre, lorsqu’Engie a annoncé l’indisponibilité d’une bonne partie du pacte nucléaire belge, a cru bon d’affirmer que « Engie paiera la hausse des factures d’électricité ».

Engie-Electrabel, par la voix de son patron, Phillippe Van Troeye, a immédiatement opposé une fin de non-recevoir tout en précisant : « Quand il n’y aura pas de de vent ou de soleil, va-t-on demander aux opérateurs de compenser auprès des clients une hausse des prix pendant une période limitée ? »

Depuis lors, c’est le silence total sur la question de la part de Marghem-la matamore…

Et le climat ?

La ministre s’est aussi illustrée lors de la marche pour le climat de ce dimanche 2 décembre à Bruxelles.
Malgré ses échecs successifs et son incapacité à faire payer Electrabel, elle a remis une couche en précisant que « le fédéral n’a qu’une petite partie des compétences, les autres sont dans les mains des régions ».

Une petite partie ? On croit rêver. La définition des normes des produits, le transport de l’énergie, sa production, y compris offshore, la politique des prix de détails pour le consommateur et tout le nucléaire, ce sont des compétences négligeables ?

Décidément, Marghem aurait dû une fois de plus se taire !

4 décembre, 2018

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